Les constructeurs auto doivent réinventer le fonctionnement thermique de leurs voitures. Alors que le pétrole et l’énergie électrique suscitent la critique, une solution émerge : le méthanol vert. Plus propre, il se produit facilement et favorise le stockage des énergies renouvelables ! Alors, le méthanol comme nouveau carburant, y croyez-vous ?
Le méthanol, un produit chimique utilisé depuis longtemps
Produit au naturel ou produit de synthèse, le méthanol est partout. À l’air libre, dans une cheminée, nos voitures, nos vernis, etc. Ce produit issu d’une réaction chimique pourrait même contribuer à préserver l’environnement !
Méthanol : la définition
Le méthanol désigne un alcool liquide, léger et volatil. Appelé également alcool méthylique ou alcool de bois, il fut longtemps produit de la distillation du bois. Au naturel, la production de méthanol provient d’une réaction chimique bactérienne. D’ailleurs, l’atmosphère contient un infime fragment de vapeur de méthanol. La rencontre entre ce gaz, l’oxygène et la lumière du soleil forme ensuite le dioxyde de carbone (CO2).
Découverte du méthanol
L’Homme connaît le méthanol depuis l’Antiquité : les Égyptiens avaient une utilisation particulière de cet alcool. Le méthanol faisait partie du processus d’embaumement ! Au XVIIe siècle, l’élément chimique du méthanol fut isolé, par l’intermédiaire de Robert Boyle.
En 1923, deux chimistes convertissent un gaz de synthèse, composé de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone et hydrogène, en méthanol. Le processus demande alors une pression et une température élevées. Aujourd’hui, le méthanol de synthèse se produit plus simplement.
Le méthanol, un alcool hautement toxique
Attention, le méthanol ne se place pas entre toutes les mains. L’inhalation de méthanol s’avère toxique : le gaz provoque étourdissements, nausées et vomissements. En cas d’ingestion du liquide, le méthanol peut provoquer la mort. Si le produit entre en contact avec les yeux, il peut entraîner une cécité permanente. Enfin, la flamme de méthanol demeure incolore, la rendant d’autant plus dangereuse.
Quelle utilisation moderne fait-on du méthanol de synthèse ?
Le méthanol de synthèse entre dans la composition du liquide de refroidissement pour les voitures, des solvants ou de l’aspartame. Sa propriété toxique permet de dénaturer l’alcool d’éthanol. Enfin, on s’en sert comme carburant pour allumer une cheminée et apporter la chaleur. Depuis peu, le méthanol revient au coeur des actualités pour remplacer le pétrole. En tant qu’énergie de combustion pour les moyens de transport ?
Du méthanol comme nouveau carburant pour nos voitures ?
L’utilisation du méthanol comme nouveau carburant auto date des années 1970, en pleine crise du pétrole. En effet, le méthanol de synthèse se produit facilement, coûte peu cher et respecte l’environnement. Dans les années 1990, quelques milliers de voitures opèrent un fonctionnement au méthanol et à l’essence. D’ailleurs, le méthanol entre dans la composition des carburants à essence en Europe.
Malheureusement, la production de voitures au méthanol de synthèse s’arrête à la fin du XXe siècle. La hausse des prix de « l’alcool de bois » conjuguée à la baisse des tarifs de l’essence rend le carburant moins rentable.
Une utilisation marginale du méthanol en tant qu’énergie
Comme l’éthanol, le méthanol peut servir de carburant. L’alcool entre dans la composition du biodiesel pour moteur diesel. Le méthanol se mélange à une huile végétale et entraîne une réaction qui produit le biocarburant. Toutefois, l’utilisation du biodiesel reste marginale et complète le carburant classique. Seuls certains véhicules équipés d’un moteur à combustion spécifique peuvent consommer du biodiesel.
Le méthanol, futur carburant vert ?
La recherche de carburants écologiques et renouvelables avance en même temps que les énergies fossiles s’amenuisent. Les liquides issus des biomasses et biogaz se multiplient à grande vitesse, dans l’espoir de dénicher l’énergie combustible verte de demain. Parmi toutes les énergies qui donnent le plus d’espoir, figure le méthanol vert.
Crée en Suisse, le méthanol vert pourrait remplacer l’essence et nous débarrasser de certains gaz à effet de serre ! Le méthanol de synthèse est un liquide produit grâce au dioxyde de carbone (CO2) et à l’hydrogène. Pour le moment, la fabrication du carburant est polluante, mais le méthanol pourrait devenir une énergie renouvelable. En effet, les chercheurs ont développé un procédé utilisant le dioxyde de carbone issu des déchets industriels et l’hydrogène produit par l’électricité des énergies renouvelables.
Aujourd’hui, certains constructeurs auto s’orientent vers l’énergie combustible au méthanol. Volvo et Fiat développent des moteurs de voitures au méthanol. Nissan se penche sur la pile au méthanol de synthèse pour alimenter ses voitures électriques. La problématique concerne la fabrication du moteur au méthanol : le liquide peut se montrer corrosif sur un moteur classique. Les industriels du pétrole, eux, s’intéressent de près à cette énergie potentiellement infinie…
Comme carburant, le méthanol vert n’émet ni particules fines, ni monoxyde de carbone, ni oxyde d’azote. Seulement de l’eau et du dioxyde de carbone. Un carburant neutre en carbone en somme, car il provient lui-même des déchets en carbone des industriels. L’essence, au contraire, en émet lors de sa fabrication puis de sa combustion. Par ailleurs, les spécialistes pensent que le méthanol vert ne sera pas plus cher que l’essence. Une aubaine, alors que le coût de l’extraction du pétrole tend irrémédiablement à augmenter.
La production d’une énergie verte s’amorce peut-être avec le méthanol de synthèse. Moins instable que l’hydrogène, plus propre que l’essence, plus simple à mettre en oeuvre que l’électricité, etc. Le méthanol représente l’avenir des carburants.